Lambrecht a impressionné ses équipiers: "Je ne pouvais que rêver de cela"
À seulement 22 ans, Bjorg Lambrecht termine 4e et confirme qu’un très bel avenir l’attend.
- Publié le 25-04-2019 à 08h29
- Mis à jour le 25-04-2019 à 10h35
À seulement 22 ans, Bjorg Lambrecht termine 4e et confirme qu’un très bel avenir l’attend. Bien plus que son excellent résultat, 4e, c’est la manière avec laquelle Bjorg Lambrecht l’a conquis ainsi que l’enchaînement remarquable de ses très bons résultats récents (5e à la Flèche brabançonne et 6e à l’Amstel après avoir déjà fini 2e de la 2e étape du Tour du Pays basque) qui annoncent un très bel avenir au Flandrien.
Le coureur de Lotto-Soudal vient d’avoir 22 ans, le 2 avril, et si sa première saison chez les professionnels fut bonne, ponctuée par un premier succès (une étape du Tour des Fjords) et une médaille d’argent au mondial espoirs, la deuxième semble nettement mieux partie encore.
"C’est vrai que je suis vraiment content, ces deux semaines sont superbes, je ne pouvais que rêver de cela", dit le coureur de Knesselare, entre Aalter et Maldegem. "Cela va me donner plus de motivation encore pour bien travailler dans le futur. Ce sont des courses, les quatre de la Flèche brabançonne à Liège, dont je rêve. J’espérais cet hiver y faire un beau résultat, mais je ne pensais jamais à ceci. L’an passé, je n’avais pas cette forme (NdlR : il avait terminé la Flèche 71e place, à près de dix minutes), c’est formidable, je rêve de ces performances."
Contrairement à certains qui obtinrent parfois une belle place d’honneur après avoir attendu l’ultime montée du Mur, Lambrecht n’a pas hésité à faire la course et à se découvrir dans l’avant-dernière ascension de la terrible montée hutoise.
"Ce n’était pas une attaque", explique le coéquipier de Wellens et Vanendert. "J’ai voulu monter à un bon rythme pour ne pas prendre le risque d’être surpris par une cassure en tête du peloton. Je ne voulais pas devoir me farcir une poursuite si un groupe était sorti. C’est ce qui s’est passé, car en haut, il y a un éventail qui s’est formé, mais j’étais bien devant. Finalement, j’ai épargné des forces."
Pourtant, la journée n’avait pas spécialement bien commencé pour le jeune Belge.
"La course a été très dure depuis son début, pendant 70 kilomètres, j’étais derrière, je ne me sentais pas bien, contrairement à mardi, à l’entraînement", continue Lambrecht. "Je me suis dit que je ne devais rien attendre de super aujourd’hui, mais dès qu’on est arrivé sur le circuit local je me suis senti nettement mieux."
Avec ses partenaires d’une très offensive équipe Lotto-Soudal, le vice-champion du monde U23 a fini par tout miser sur le dernier kilomètre.
"On s’est parlé quelques fois dans la finale", dit encore Bjorg Lambrecht. "J’ai demandé à Tim (Wellens) quel était son plan et il m’a dit qu’il n’attaquerait plus, qu’il allait aussi tout miser sur la dernière montée. Sur le Mur, c’est chacun pour soi. Après Cherave, on a essayé de gagner le plus possible de place dans la descente et de tourner au pied le plus possible devant. Je devais être 10-12e en bas. C’est monté à bloc, du bas jusqu’en haut. À la moitié de la côte, aux 500 mètres, j’ai dû me rasseoir sur ma selle, j’ai dû laisser passer quatre, cinq gars. C’est là que je perds le podium, c’est dommage, mais ce n’est vraiment pas une déception. J’ai tout donné et même si j’aurais éventuellement pu menacer Ulissi, pas les deux premiers. Je savais qu’en gardant un peu de force et en repartant dans les 150 derniers mètres, je pourrais repasser des coureurs et c’est ce qui s’est produit."
À ceux que ses performances récentes font d’emblée rêver à un futur enchanté dans les grands tours,"un nouveau grimpeur, c’est un grand mot, disons un nouveau puncheur", tempère-t-il.
On s’en rendra peut-être à nouveau compte ce dimanche, à Liège-Bastogne-Liège, dont le Flandrien a gagné la version espoirs, il y a deux ans.
"Ce serait formidable de confirmer encore", termine-t-il. "Avec cette forme, je peux être confiant, mais c’est tout autre chose encore, une course de 260 kilomètres. Jelle (Vanendert) et Tim (Wellens) sont aussi en bonne forme, on va en profiter, jouer le nombre dimanche. Mais ce ne sera pas ma météo, je pense (on attend la pluie et beaucoup plus frais) . Si je peux encore être là dans la finale, je serai content."
"Bjorg est très impressionnant"
Jelle Vanendert et Tim Wellens se classent 9e et 17e.
Lotto-Soudal n’a pas décroché de nouveau podium sur la Flèche wallonne. Mais l’équipe belge a échoué de peu, avec la quatrième place de Lambrecht - au terme d’une course qu’elle a animée. Elle a pris ses responsabilités pour durcir la classique wallonne.
"C’était notre tactique, commente Tim Wellens. Et je pense que nous avons bien durci l’épreuve. Nous avons été très actifs sur cette édition qui a été très éprouvante, avec ce vent. Nous voulions aller dans toutes les attaques. Notamment après la deuxième montée du Mur de Huy. Quand je suis parti dans un groupe avec Bjorg Lambrecht. Ensuite, nous avions encore Marczynski à l’avant. Moi, j’ai hésité à attaquer dans la côte de Chérave. Avant d’attendre le Mur de Huy."
Où il s’est classé dix-septième. "Les sensations sont meilleures qu’à l’Amstel et j’espère le montrer dimanche, à Liège-Bastogne-Liège, qui sera ma dernière chance, car je n’ai pas fait de super résultats jusqu’à présent, poursuit Tim Wellens. Mais nous pouvons être satisfaits de notre course, ce mercredi. Et de la quatrième place de Bjorg Lambrecht. Qui est vraiment impressionnant. Parvenir à faire ça, à son âge, c’est très prometteur !"
Ce que confirme Jelle Vanendert, neuvième au sommet du Mur de Huy. "Chapeau à lui, commente le Limbourgeois. Nous avons réalisé une course solide. Nous avons été très présents. De mon côté, j’ai voulu monter le Mur de Huy comme l’an passé, quand j’avais terminé troisième. En me mettant en tête très vite. Mais c’était peut-être une moins bonne idée cette fois, car il y avait un peu plus de vent de face. Même si, d’un autre côté, le fait de monter comme ça en tête avec Tim Wellens derrière moi, cela a permis de bien placer Bjorg."